J'ai (bientôt) 10 ans

Lun 24 mars 2014

Je Hais le Printemps fêtera ses 10 ans (oui, déjà) le 19 avril prochain. Dans un peu moins d'un mois, ce site aura passé sa dizaine, malgré les pollens et les giboulées, les coups durs et les spams sur commentaire.

Qu'il est loin le temps où je balançais une demi-douzaine d'articles par jour - et parfois par nuit. Et puis j'ai été en couple. En famille. Changements de priorité. J'essaie désormais de maintenir un rythme d'au moins un article par mois. C'est parfois contraignant, mais je tiens quand même ce faux rythme.

L'écriture, même à dose homéopathique, est un exercice dans lequel je me sens bien, qui met les idées à plat, qui offre une belle parenthèse dans le tourbillon des flux de messagerie continue.

Twitter a également occupé beaucoup d'espace en tant que canal de communication auprès de ma twittosphère. Changement de vecteur, même si le message est globalement le même : partage de liens, de rigolades, discussions, débats, commentaires, indignations, râlages, questions à la cantonnade...

Même si en 140 caractères il n'est pas facile d'obtenir la puissance "littéraire" (cough) d'une nouvelle Polar Geek, je tiens aussi à ce medium rapide et moderne. Il me permet de garder le lien avec les amis lointains, de recevoir des informations décalées, issues de réseaux en marge des canaux institutionnels.

Et il faut le dire, souvent, on se marre bien.

Ce blog a connu quelques modifications depuis sa création. Il y a 10 ans, j'avais codé en moins de 5 jours une appli, en PHP, sur-mesure. Puis j'ai eu le plaisir de le Djangoïfier, toujours avec un bricolage perso à l'ancienne, adapté à mes envies et ma vision de ce que devait être un gestionnaire de blog.

Peut-être qu'il est temps de repenser ce site. Peut-être que ça fait partie de ma crise de la quarantaine, tant qu'on y est. Ça et le voyage en Islande.

Quand je dois expliquer la partie "backend" du développement web, et les contraintes qui me font penser que cette partie doit être gérée dynamiquement, j'ai tendance à faire deux axes X et Y avec mes doigts et dire:

Cet axe, c'est la fréquence de mise à jour. L'autre axe, c'est le volume des mises à jour. Il y a fort à parier que plus on augmente la valeur des deux axes, plus il y a de chances pour que le passage par une base de données soit indispensable.

Aujourd'hui, les contenus à manipuler ne demandent pas qu'on mette en branle un serveur de bases de données... du moins pour la partie "articles".

Mais la partie foncièrement "blog" ne nécessitant plus de côté direct-live-dynamique, j'ai l'intention de le transformer en un site statique. Il sera toujours mis à jour (au moins une fois par mois, on y croit). Il existe de nombreux gestionnaires de site qui génèrent les fichiers HTML correspondants, et mon choix se porte plutôt sur Pelican.

D'abord parce qu'il est écrit en Python, par un type absolument formidable, mais aussi parce que j'ai eu l'occasion de faire mumuse avec, et que la mise en place m'a paru simple et puissamment efficace.

Il y a quand même une partie de ce blog qui nécessiterait un traitement, du dynamique, du server-side, du backend : les commentaires.

Il faut quand même le dire : les commentaires qui atterrissent actuellement dans ma base de données sont ULTRA-MAJORITAIREMENT des spams. J'ai pas fait de stats précises sur la question, mais on doit bien dépasser les centaines de milliers de spams, captés par le filtre Akismet.

À côté de ça, deux types de commentaires authentiques. Le premier concerne le dernier article. L'article le plus récent est commenté, souvent durant les premières heures de sa publication. Rarement après plus de deux jours.

Le second type de commentaire authentique ressemble au lointain écho du big-bang, le bruit de fond de l'Univers. Des remarques sur le fait que l'article pointe vers un lien "404", que les informations sont obsolètes. Ou parfois, un "c'était vraiment très intéressant", qui n'apporte pas grand-chose au débat.

J'ai eu beau me creuser, je n'ai pas trouvé de moyen fiable de gérer des commentaires sur un site statique sans faire appel à un service tiers. Il existe Disqus, ou Discourse, par exemple. Mais je suis pas hyper enthousiaste à l'idée de donner à un service tiers les données de mon site (même si Discourse est libre, ce qui est un point non négligeable). Les données (le contenu des messages, profils utilisateurs) des visiteurs de Je Hais Le Printemps. D'un autre côté, on résout quand même assez facilement les problématiques liées au spam.

Je sais que David expérimente avec plus ou moins de satisfaction le commentaire via email. Mais l'étape d'inscription à la liste de diffusion + la validation de l'adresse est un frein non négligeable.

L'idée générale derrière le commentaire, c'est qu'il est l'essence de l'interaction : une faute sur l'article, une imprécision, une idée nouvelle, un rebond, une blagounette, un lien vers un complément... ça marche, ça. C'est ça qui fait la vie du site. S'il n'est que la métaphore de "moi debout sur une caisse avec un porte-voix déclamant ma Vérité au Monde", quel intérêt ?

Alors il y a plusieurs possibilités :

  • Utiliser un service tiers (Disqus ou Discourse), mais perdre en "vie privée",
  • Utiliser un service fabriqué avec mes petits doigts (mais avec la plaie de devoir gérer le filtre anti-spam moi-même, youpi),
  • Carrément fermer les commentaires (et laisser aux lecteurs d'autres moyens de communication - e-mail, twitter, cartes postales - forcément moins rapides et directs).

Il va falloir que je fasse rapidement un choix. La 3ème version de JHLP est prévue le 19 avril prochain.