Déçu par Moore
Dim 06 juillet 2008
Je ne pensais pas ça possible, mais ce fut le cas. Conseillé par l'ami "Pete", j'avais fait l'acquisition du roman "Un sale boulot", par Christopher Moore.
Ce type est un grand malade, c'est un des rares auteurs de polars capable de faire purement et subitement éclater de rire au détour d'un paragraphe, à tel point que parfois il faut s'essuyer les yeux bordés de larmes et relire immédiatement le passage, ne serait-ce que pour déguster de nouveau la découverte.
J'avoue : j'ai hurlé de rire avec le Blues de Coyote - les récits mythologiques sont à hurler ; j'ai explosé d'un rire sardonique à la lecture de l'Agneau - l'évangile selon Biff, le meilleur pote d'enfance de Jésus ; j'ai franchement souri au délire psychédélique du Lézard Lubrique de Melancholy Cove - le personnage du flic drogué totalement barré, un bonheur ; quant à la Vestale à Paillette d'Alualu, je te laisse découvrir ce qu'une chauve-souris peut avoir de surprenant...
Bref, Moore est un petit génie de l'absurde noir, du mélange entre le roman polardeux et le fantastico-féérique. Y'a toujours une touche "beautiful losers" dans ses héros qui touche au summum du courage aveugle, toujours une touche d'ésotérisme dans lequel les personnages baignent sans le moindre effort, un côté Pratchett-dans-l'amérique-profonde, le tout saupoudré d'une étude approfondie de son sujet, documenté et tout...
Bon, j'adore, je suis fan, c'est ma tambouille comme il faut. Mais là... "Un sale boulot"... Déçu.
Peu ou pas d'humour, un milieu de bouquin énormément lent qui n'apporte rien à l'intrigue et qui s'enlise jusqu'au dénouement qu'on a déjà compris dès le début du livre. Beuh. On peut pas être parfait non plus.