Boîte à rêves - première participation

Mer 01 février 2006

[via La Boîte à images]

La boîte à rêve, c'est une sorte d'exercice de style, proposée par Alain Korkos (alias K-Lain). A partir d'une image, et en fonction de quelques contraintes d'écriture, on doit composer un texte. J'avais loupé les deux premiers, faute de temps, mais le numéro 3 m'a fait tilt de suite. Ca faisait longtemps que j'avais pas écrit de fiction, et pour tout te dire, je me suis senti un peu rouillé. Voilà le résultat :

C'était bien tout ce dont j'avais besoin. De l'obscurité, de la discrétion. Les mains tremblantes, j'avais jeté en vrac les pièces sur le comptoir, choisi n'importe quel navet au hasard, attrapé le ticket, et plongé vers la salle, comme on plonge dans l'oubli. Là, au moins, je pouvais me poser, reprendre un peu mes esprits, penser à la suite. Il était crevé et bien crevé, l'enfoiré.

Voilà bien tout ce dont j'avais besoin ! Un pneu crevé, le jour même où je n'ai pas du tout le temps de me reposer ! Les enfants, les courses, le job, le repas à faire pour mon homme ! Zut alors... Ben tiens ! un retardataire en plus. Ils savent pas lire l'heure, les gens ? Oh... Bel homme, en tous cas. Peut-être un peu trop transpirant. Je vérifie le ticket... ce serait le bouquet s'il s'était en plus trompé de salle. J'éclaire vaguement les sièges. De toute façon, il n'a pas besoin de moi, tous les sièges sont vides dans celle-ci. Quel nanard ! Faut vraiment avoir que ça à faire pour aller voir un film pareil.

Zut. Je me rendais compte que la salle était parfaitement vide. Pas moyen de se fondre dans la foule. Bah ! J'espérais que personne ne me trouverait au fond de ce cinéma de quartier. L'ouvreuse m'avait regardé bizarrement. Et cette garce m'avait envoyé sa torche en pleine figure, j'y voyais rien, maintenant. Mais peu importe. Réfléchir, penser, se préparer à la venue des flics, bientôt. Le ticket de ciné était un bon alibi, en tous cas. "je pouvais pas l'avoir tué, moi ; j'étais allé voir un film". Ah ah ! Imparable.

Ha ! Nul ! Pour un coup de feu du cow-boy, trois peaux-rouges tombent de leur cheval. Pas crédible deux secondes. Navrant, vraiment. Quand on pense que la bobine tourne pour personne... ou presque. C'est à désespérer. Si peu d'entrées, si peu d'argent... Et si je perds mon travail ? Et comment vais-je faire pour m'en sortir ?

OOOOOH ! NOOOOON !!! Le flingue ! le flingue ! Mes empreintes dessus !!! Impossible que j'ai pu oublier un truc pareil ! Je l'ai jeté dans la benne, mais j'ai complètement oublié de l'essuyer avant ! Merde ! Les flics sont sûrement déjà chez lui, maintenant, et vont se mettre à fouiller partout. Comment vais-je faire pour m'en sortir ?


Pardon à K-Lain, le texte dépasse largement les 700 signes. Je promets d'essayer de faire mieux la prochaine fois.