Les droits fondamentaux du blogger - v1.0

Dim 10 juillet 2005

Tristan avait menacé d'arrêter. Puis Play, Nagil se lamentait sur son blog. Tout ce beau monde s'est un peu repris, mais voilà qu'Ultimateclem se rend compte qu'il blogue peu et qu'Olivier Risacher s'imagine qu'il blogue mal.

Tout ça me gratouille là (voir fig. 1) et m'amène à énoncer la version 1.0 des droits du blogger, très très très fortement inspirés des droits imprescriptibles du lecteur, par Daniel Pennac.

1. Le droit de ne pas bloguer :

Tenir un journal sur internet, c'est révéler au public un bout de soi, de ses réflexions et de ses trouvailles. Il va de soi que tout le monde n'a pas l'impudeur nécessaire pour lever un bout du voile. Donc, même si ça chatouille, on a parfaitement le droit de ne pas avoir de blog.

2. Le droit de ne pas bloguer tous les jours :

Etymologiquement, le "web-log", c'est un "journal de bord sur le web". Dans "journal", il y a "jour". Et pourtant, il n'y a aucun impératif de quelque nature que ce soit à écrire quelque chose tous les jours, voire plusieurs fois par jour. Chacun a son rythme, chacun à sa cadence, chacun à son bon moment. On peut ne pas être inspiré. L'actualité peut très bien ralentir ; les envies passent. Ce qu'on bloguait frénétiquement hier devient insignifiant à nos yeux aujourd'hui.
Boarf. Demain, peut-être ?

3. Le droit de citer :

Certains n'ont pas d'idées originales. C'est comme ça. Certains ne savent pas apporter de valeur ajoutée à un article, et se contentent de reprendre ce qu'ils ont lu ailleurs et de le recracher tel quel. Pourquoi pas ? on peut. Oui. On peut très bien reprendre un billet. Mais à ce droit, j'ajouterai un devoir : celui, expression du minimum de respect et d'humilité qu'il convient d'avoir, de citer sa source. La plupart des blogs ont une licence du type Creative Commons, et elle décrit ce qu'on peut faire de ce qu'on ne peut pas faire avec ces textes. Mais quelle que soit la licence, on a le droit de les citer partiellement, dans la mesure du possible sans les piller ou les recopier intégralement. Pour ma part, je cite toujours mes sources, je trouve ça plus honnête.

4. Le droit de bloguer sur n'importe quoi :

Tout est bloguable. Oui. Tout. N'importe quel sujet. Ta vie sexuelle, la musique, le ciné, les sorties entre potes, les vacances avec ton chien, le printemps (je hais le printemps), les logiciels libres, la météo, la littérature, les arts contemporains, la tévé, la couleur des chaussures de ton voisin du dessus, soi ou les autres, la réalité ou la fiction... On peut même bloguer sur les blogs. On peut même bloguer pour rien. Oui. Rien. Mettre une suite de mots sans raison, à peine coordonnés par une grammaire et respectant une syntaxe non répertoriée. Oui, on a le droit. Si le sujet que tu blogues est blogué, alors, c'est qu'il était bloggable.

5. Le droit de bloguer pour soi

Mairdalor ! C'est TON espace. Il n'appartient à personne d'autre qu'à toi, tu y es donc maître. Qu'importe si tes sujets de prédilection intéressent ou pas le reste du monde. Si tu les aimes, s'ils sont importants pour toi, si tu prends un peu de ton temps pour rédiger quelque chose, poster une photo, alors tu en as le droit. Tu n'as de comptes à rendre à personne. Tu n'as pas à penser au lecteur potentiel, au moment où tu rédiges, il n'existe pas. Tu n'as pas à "faire la pute". C'est TON blog. à TOI.