Rage against the formats fermés

Mer 04 mai 2005

[via Diary of a CrazyFrench]
Hubert Figuiere m'a grillé pour l'idée d'un post que je destinais aux brevets logiciels. Son propos touche aux formats de fichiers, mais l'idée reste la même.

Paris, September 11th 2076: Le musee de l'art photographique in Paris just announced that the John C Photographer retrospective announced last year has been cancelled. It just appear that the Foundation for Photography preservation failed to decode the encoded RAW files from the archives, after 1 year of intensive work.

Traduction possible :

Paris, 11 Septembre 2076: Le musée de l'art photographique de Paris vient d'annoncer que la rétrospective de John C Photographer annoncée l'an passé a dû être annulée. Il semble que la Fondation pour la Préservation de la Photographie ait échoué dans leur tentative pour décoder les fichiers RAW des archives, après un an d'efforts.

Et pourquoi donc les fichiers extraits des APN seraient-ils voués à rester invisibles ? Parce que les constructeurs refusent de documenter leurs formats.
Les formats fermés sont néfastes.
Bien plus que les logiciels propriétaires.
Parce qu'avec un format documenté, ouvert, n'importe quelle application, libre ou propriétaire peut lire / écrire / traiter un fichier dans ce format. Dans le cas d'un format fermé, l'utilisateur est pieds et poings liés au bon vouloir du constructeur / détenteur du format de fichier. S'il met la clé sous la porte, disparaît ou tout bonnement refuse de donner la structure des fichiers, les données sont perdues à jamais.

Reste à savoir "A QUI APPARTIENNENT LES DONNEES CONTENUES DANS LE FICHIER ?" au photographe, pas vrai ?
Etendons le sujet : et l'auteur du roman / de la nouvelle / du poème / de la chanson ?
Dans le cas d'un format propriétaire, il semble que l'auteur ne puisse réellement exercer ses droits, puisque c'est le constructeur qui a droit de vie ou de mort sur ces informations.

Récemment, je me suis malheureusement un peu pris la tête avec Nagil à propos du format de fichier des NTA. En effet, le numéro 3 était distribué au format Real Audio. Non seulement ce format est proprio, mais en plus il nécessite l'utilisation de Real Player pour qu'on puisse l'écouter[1]. Peut-être que je me suis mal exprimé, et que je l'ai vexé, mais je reste ferme sur le fond : diffuser un contenu dans un format propriétaire, c'est comme si on donnait ce contenu à son constructeur. Je préfère MP3, d'ailleurs, puisque celui-ci n'oblige personne à utiliser une application bien précise pour lire / fabriquer du MP3. Même si MP3 n'est pas un format libre, au moins, n'importe quel programmeur peut utiliser les bibliothèques de fonctions idoines pour construire son lecteur / enregistreur sans avoir rien à craindre. Mais bien évidemment, ce format obère[2] ma liberté. Voilà pourquoi il vaut quand même mieux utiliser OGG Vorbis, ou FLAC, tant qu'à faire...

Quelques éléments de prospective : Ces derniers temps, le président de l'Union a confirmé le chantier de numérisation des livres à l'échelle européenne, sous l'impulsion du président Chirac, le tout pour contrer l'émergence de la bibliothèque numérique de Google.
A mon avis, on a tout intérêt à faire feu de tous bois, faire un lobbying de tous les diables, alerter tout ce que la communauté peut abriter comme hacker, évangeliste du libre, auteur, novéliste, éssayiste et toute la clique pour faire en sorte que le format de stockage de ces documents soit LIBRE ET DOCUMENTE !!!

Merci de faire passer.


Note :
[1] Ouais, je sais, pas vraiment, on peut tricher. Mais dans l'absolu, non. Real Media ne peut et ne doit théoriquement être lu que par des softs made in Real.
[2] J'adore ce mot !