Le premier mardi après le premier lundi de novembre

Mar 02 novembre 2004

C'est ainsi qu'on détermine le jour de l'élection américaine, me dit Ned.

Désormais, rien de ce qu'on pourra dire ou faire n'empêchera cette élection. Qui va gagner ? bien malin est celui qui peut le dire. Tout le monde se livre au jeu pervers de la prospective / prédiction / prévision sans pour autant rentrer dans l'absolue certitude. Quand on demande un pronostic, c'est la plupart du temps une longue suite de suppositions tendant vers l'une ou l'autre des alternatives. Tous les arguments y passent, du plus rationnel au plus ésotérique :

  • David Marcelis pose ses équations. En gros, celui qui perd la Floride est mal barré, il devra l'emporter sur tous les "Swing States" pour espérer le retournement de situation.
  • Vu ce matin sur la "matinale" de Canal+, un observateur avisé qui affirmait : "Celui qui gagne deux états sur trois dans les états de Floride, Pennsylvanie et Ohio devrait l'emporter"
  • Un hameau du New Hampshire donne Bush gagnant. Il paraît que c'est un signe.
  • Il paraît que le Président sortant doit avoir un bilan jugé positif à plus de 50% pour l'emporter. il paraît que c'est pas le cas. Il paraît que c'est un signe.
  • Le Harry's Bar, à Paris, donne Kerry gagnant. Il ne s'est trompé qu'une seule fois depuis 1924, pour l'opposition Carter - Ford. Il paraît que c'est un signe.
  • Les Red Sox, l'équipe de base-ball de Boston, ville dont Kerry est originaire, a remporté le World Series, mettant à bas une "malédiction" vieille de 86 ans. Signe ? pas signe ?
  • De mieux en mieux La défaite des Redskins les jours qui précèdent l'élection signifieraient une défaite du Président sortant. Si c'est pas un signe, alors !!!

Décidément, les USA sont un pays bien trop crédule croyant pour moi. Si tout se résumait à une partie de base-ball ou de foot américain, si le scrutin d'une seule ville suffisait à élire le chef de toute une nation, ça vaudrait vraiment pas la peine de batailler sur le caractère démocratique de ce pays. Ca me rappelle une nouvelle d'Asimov (je crois), qui racontait comment l'avis d'un seul homme était pris en compte pour la conduite du gouvernement. Ca fait flipper quand on y pense.

Tiens ! Puisqu'on a pas le droit de vote sur le territoire des Etats-Unis, autant l'exercer sur la blogosphère.
I oppose Bush
[via Keith Devens]