Islande 2014

Lun 30 septembre 2013

L'Islande m'obsède.

Je n'ai pas attendu qu'Eyjafjallajökull se déchaîne ou que Sigur Rós remplisse les salles de concert. Je n'ai pas attendu l'engouement pour Game of Thrones, tourné en grande partie sur l'île, ni que la plèbe polardeuse s'empare des romans d'Arnaldur Indriðason et des aventures d'Erlendur.

J'ai chopé le virus Islandais à 20 ans. Je ne sais pas quel jour, je ne sais pas après quel choc émotionnel. C'est peut-être une combinaison de la première écoute de l'album de Björk, la découverte de l'anthologie des “Sagas Islandaises” dans la collection de la Pléïade, traduite par Régis Boyer, ou une couverture du magazine Géo qui titrait sur "le feu et la glace". Le côté insulaire, sauvage, tourmenté ; la langue sans tache, qui résiste, malgré le blizzard et les éruptions volcaniques ; le peuple qui s'accroche de toutes ses forces à ce bloc improbable ; le petit cheval islandais, le seul qui, paraît-il, a conservé les quatre allures équines ; les couleurs, les chutes d'eau, la route - pardon LA route, qui file en lacets, contournant soigneusement les rochers abritant les êtres du Petit peuple ; le fait que la fête nationale tombe le jour de mon anniversaire.

J'ai au fur et à mesure de mes lectures acquis une solide connaissance de l'Islande, ses habitants et sa littérature. Connaissance théorique. Il y a vingt ans de cela, j'avais contacté une agence de voyage. J'avais même fait faire un passeport. Et puis je m'étais dégonflé.

Voyager seul, quel ennui. Même sur cette terre nécessairement solitaire.

Seulement voilà. Quand le virus te prend, il ne te lâche plus. Il revient, par vagues, cogner dans ta boîte crânienne. Encore et encore. J'ai eu beau visiter l'Écosse et l'Irlande, je n'étais pas encore assez près. Il me manquait ces grandes étendues, cet air froid piquant. De temps à autre, un nouvel Indriðason. Et ensuite, les polars de Þórarinsson. Quelques groupes de musique Islandais. Des reportages photo. Des actualités sur la crise financière et la tentative de reboot de la Constitution.

Et il y eu un coup de semonce, un qui passa plus près encore, qui aura sifflé à mes oreilles. Thomas Parisot, que j'ai eu l'heur de connaître via Sudweb et autres événements web a publié une série de photos accompagnés de récits sur son trip autour de l'Islande sur Flickr.

Et un autre, quand le frère d'une amie alla traîner ses guêtres sur l'île.

Et encore un, carnettiste du Xamango, qui enfonça le clou encore plus loin, avec vidéo et tout. Et qui y est allé plus d'une fois, le bougre...

L'an prochain, j'aurai 40 ans. Et, dussè-je y aller à la nage, j'irai.

Nous irons probablement pendant l'été 2014. Je pense tenir un journal de nos préparatifs dans la section "40".

J'ai déjà le Routard, une bonne carte. Je suis le superbe blog d'Auður, qui fourmille de détails sur Reykjavik, l'Islande et les Islandais, et l'adorable Tumblr de l'Islande (oui, l'auteur dit "je" quand c'est l'île qui parle).

I will be here tomorrow. In the middle of the ocean. Just like yesterday.

Si tu vois quoi que ce soit à ma dire : me donner conseils et encouragements, tuyaux et coins immanquables, vas-y. En privé ou sur ce blog, j'attends.